Auto-collecte de VERSPIEREN Marie

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Titre de l'histoire Premiers souvenirs d'école
Dépôt (par écrit ci dessous / par audio ou video à droite dans "fichier") Premiers souvenirs d’école.

Maman nous réveillait immanquablement en ouvrant les persiennes de la chambre que je partageais avec ma sœur aînée, de 7 ans de plus que moi.
Je n’aimais pas du tout cette façon brutale de procéder.
Je n’ai pas de souvenir particulier des matins d’école et des petits-déjeuners. Etions-nous tous les trois à table en même temps ? Où ? Dans la cuisine ? La salle à manger ? Je ne sais pas.

Je ne me souviens pas spécialement des premiers jours d’école, puisque j’y étais depuis le jardin d’enfants. J’y retrouvais mes camarades entre 6 et 9 ans, puisque, éduquée suivant la méthode Montessori les âges et les niveaux étaient mélangés. L’école était au bout de notre rue, il y avait juste une route à traverser, et, bien sûr, nous y allions à pied. Je rentrais le midi chez nous, j’ai découvert la cantine assez tard et très épisodiquement, lorsque les parents étaient en déplacement je suppose, mais je devais avoir plus d’une dizaine d’années alors.

Le matin, nous partions avec des voisines, au hasard des sorties des unes et des autres de leur maison respective. Dans un premier temps, ma grand sœur me conduisait seule, puis, ses horaires changeants, nos parents ont accepté que je parte ainsi accompagnée. De toutes façons une religieuse nous faisait traverser la rue juste face à l’entrée de Jeanne d’Arc.
Puis nous gagnions nos classes.
Celle dont je me souviens le plus était grande et lumineuse, nous étions une cinquantaine de gamines. Il y avait de grandes fenêtres donnant sur le parc qui accueillait toutes les récréations. De beaux arbres y poussaient, des oiseaux venaient s’y poser, on pouvait rêver tout en admirant le ciel.

L’école Jeanne d’Arc à Roubaix était l’école privée des filles fréquentée par les grandes familles de Nord, et Notre-Dame des Victoires celles des garçons.

Je n’étais pas à l’aise dans cette micro-société où la plupart des filles se fréquentaient entre elles pendant leurs vacances, étaient issues des mêmes clans, se recevaient les week-end et partageaient les mêmes intérêts pour des activités inconnues de moi : l’équitation, le tennis, la mode etc.

Une anecdote me revient : à une de nos rentrées scolaires, une Patricia arriva avec un accent du Nord très prononcé, et des expressions populaires que je n’avais jamais entendu. Pas moyen de me rappeler ce qu’elle est devenue, mais je me rappelle bien des sourires pleins de sous-entendu échangés entre filles bien nées lorsqu’elle prenait la parole. Je ne pense pas qu’elle soit restée longtemps dans ma classe, mais cette histoire très courte m’a marquée.

Commentaires

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le 11.03.2024 à 20:32:26
J'ai souhaité compléter ma 1ère "histoire courte" car il y manquait une chute. Plus précisément, je n'avais pas été jusqu'au bout de mon idée : montrer qu'enfant, j'avais déjà intériorisée une conscience de classe au travers le malaise vécue par une autre élève.
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le 11.03.2024 à 20:36:50
C'est en réfléchissant au "pourquoi" j'ai choisi cette petite histoire que je me suis aperçue que j'avais évité le vrai sujet, celui qui me préoccupe encore : prendre place, être à sa place, être "déplacée", occuper sa juste place etc.
Si jeune, (6 ans) quelle perception en a-t-on ? Quelles conséquences pour le reste de nos vies ?