Auto-collecte de Frotin Geraldine
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Frotin Geraldine
Titre de l'histoire
Retour de voyage en Afrique : un petit mensonge pour un grand souvenir
Dépôt (par écrit ci dessous / par audio ou video à droite dans "fichier")
Il y a 4 ans jour pour jour, j'étais en vacances en Côte d'Ivoire avec mon mari et mes 2 garçons de 9 & 6 ans. J'y ai passé presque 3 semaines. Ce voyage représentait beaucoup pour mon mari qui souhaitait nous faire découvrir un pays dont il était tombé amoureux il y a à peu près 30 ans lors d'un séjour estival.Ce voyage était important pour tous les quatre car il représentait nos premières vacances en famille.
Peu enclin aux voyages organisés, j'ai pris plaisir tant dans les temps de préparation du voyage en amont qu'une fois sur place. De plus, nous avions décidé de mener plusieurs actions qui donnaient du sens à notre voyage : nous avions amené du matériel de sport collecté à une association d'ultimate frisbee que notre club ligérien a parrainé un an avant, nous avions amené du matériel scolaire collecté dans une école de village...
A Assinie, sur la côte est d'Abidjan, nous avons passé une journée entière dans un village (village où résidait un des employés de l'hotel avec qui nous avions sympathisé et qui avait été touché par notre manière de voyager). Mon plus jeune fils s'est très vite attaché au chef du village qui l'a pris sous son aile. Il l'a emmené voir le directeur de l'école pour qu'il lui remette les cahiers, crayons et autres matériels collectés en France. Il l'a emmené en pirogue découvrir comment les pêcheurs plongeaient dans la lagune. De loin, je vois cet homme appuyé sur sa canne sculptée et mon fils qui lui la tend dès qu'il se relève. Je vois mon fils profiter d'un moment de repos du chef de village pour jouer avec cette canne en s'en servant tantôt comme épée, tantôt comme sabre laser....La fin de journée arrive, il faut se quitter. C'est alors que je vois le chef appeler mon fils, discuter avec lui, lui expliquer les symboles qu'il a, le lui-même gravés sur sa canne et enfin... lui offrir cette canne.
Quelle journée riche en émotions, en échanges, en partages malgré la barrière de la langue. Nous avons communiquer autrement : par des regards, des mains qui se serrent, des rires, des dons de soi...
Fin février, nous nous rendons à l'aéroport d'Abidjan dans une ambiance tendue : celà fait quelques jours qu'on ne parle que de l'épidémie de COVID. Avant de rentrer dans l'aéroport, il y a beaucoup de controles : sanitaires, administratifs, militaires...Lorsque je me présente à l'enregistrement, la canne est refusée en bagage soute. Qu'à celà ne tienne, je me dis que je vais la prendre en bagage cabine mais, dans la file d'attente, à la lecture des consignes, je découvre qu'il va être compliquée de passer la canne.
Comme le matériel d'aide à la marche est autorisé (béquilles, cannes de marche etc...), je décide de me mettre à simuler un boiterie pour passer le contrôle...je suis arrêtée à la douane qui refuse de me laisser passer avec la canne...je demande à parler au responsable...je lui explique que je me suis fait une entorse dans un village et que le chef m'a donné sa canne pour que je puisse marcher...il la regarde de plus près et me laisse passer...Qui a t-il vu? Je ne le saurai jamais...
Nous rentrons en France le 29 février, nous atterissons à Nantes dans un aéroport sans contrôle particulier, nous sommes dans un autre monde...je pense et m'inquiète pour mes amis ivoiriens qui n'ont pas le même système de santé et qui pourtant (ou à cause de celà?) ont pris conscience avant nous de la gravité de la situation...
Nous sommes 15 jours avant le confinement, confinement durant lequel mon fils n'aura de cesse de jouer (et dormir!) avec la canne du chef! Cet objet est tout à la fois : rassurant, évocateur de souvenirs, source d'imagination pour jouer, se raconter des histoires, ses histoires...
Peu enclin aux voyages organisés, j'ai pris plaisir tant dans les temps de préparation du voyage en amont qu'une fois sur place. De plus, nous avions décidé de mener plusieurs actions qui donnaient du sens à notre voyage : nous avions amené du matériel de sport collecté à une association d'ultimate frisbee que notre club ligérien a parrainé un an avant, nous avions amené du matériel scolaire collecté dans une école de village...
A Assinie, sur la côte est d'Abidjan, nous avons passé une journée entière dans un village (village où résidait un des employés de l'hotel avec qui nous avions sympathisé et qui avait été touché par notre manière de voyager). Mon plus jeune fils s'est très vite attaché au chef du village qui l'a pris sous son aile. Il l'a emmené voir le directeur de l'école pour qu'il lui remette les cahiers, crayons et autres matériels collectés en France. Il l'a emmené en pirogue découvrir comment les pêcheurs plongeaient dans la lagune. De loin, je vois cet homme appuyé sur sa canne sculptée et mon fils qui lui la tend dès qu'il se relève. Je vois mon fils profiter d'un moment de repos du chef de village pour jouer avec cette canne en s'en servant tantôt comme épée, tantôt comme sabre laser....La fin de journée arrive, il faut se quitter. C'est alors que je vois le chef appeler mon fils, discuter avec lui, lui expliquer les symboles qu'il a, le lui-même gravés sur sa canne et enfin... lui offrir cette canne.
Quelle journée riche en émotions, en échanges, en partages malgré la barrière de la langue. Nous avons communiquer autrement : par des regards, des mains qui se serrent, des rires, des dons de soi...
Fin février, nous nous rendons à l'aéroport d'Abidjan dans une ambiance tendue : celà fait quelques jours qu'on ne parle que de l'épidémie de COVID. Avant de rentrer dans l'aéroport, il y a beaucoup de controles : sanitaires, administratifs, militaires...Lorsque je me présente à l'enregistrement, la canne est refusée en bagage soute. Qu'à celà ne tienne, je me dis que je vais la prendre en bagage cabine mais, dans la file d'attente, à la lecture des consignes, je découvre qu'il va être compliquée de passer la canne.
Comme le matériel d'aide à la marche est autorisé (béquilles, cannes de marche etc...), je décide de me mettre à simuler un boiterie pour passer le contrôle...je suis arrêtée à la douane qui refuse de me laisser passer avec la canne...je demande à parler au responsable...je lui explique que je me suis fait une entorse dans un village et que le chef m'a donné sa canne pour que je puisse marcher...il la regarde de plus près et me laisse passer...Qui a t-il vu? Je ne le saurai jamais...
Nous rentrons en France le 29 février, nous atterissons à Nantes dans un aéroport sans contrôle particulier, nous sommes dans un autre monde...je pense et m'inquiète pour mes amis ivoiriens qui n'ont pas le même système de santé et qui pourtant (ou à cause de celà?) ont pris conscience avant nous de la gravité de la situation...
Nous sommes 15 jours avant le confinement, confinement durant lequel mon fils n'aura de cesse de jouer (et dormir!) avec la canne du chef! Cet objet est tout à la fois : rassurant, évocateur de souvenirs, source d'imagination pour jouer, se raconter des histoires, ses histoires...
Entre le démarrage du défi et aujourd'hui, quelles sont les difficultés rencontrées?
Les difficultés rencontrées ont été :
- en amont : le choix de la petite histoire (je suis passée par l'objet, comme facilitateur pour déclencher l'autocollecte)
- pendant la collecte : le choix des mots pour contextualiser, géolocaliser, le choix du titre, le temps des verbes, garder le fil du récit...
et après? cet écrit m'a donné envie de me replonger dans les photos et la valorisation de ce voyage.
- en amont : le choix de la petite histoire (je suis passée par l'objet, comme facilitateur pour déclencher l'autocollecte)
- pendant la collecte : le choix des mots pour contextualiser, géolocaliser, le choix du titre, le temps des verbes, garder le fil du récit...
et après? cet écrit m'a donné envie de me replonger dans les photos et la valorisation de ce voyage.
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